Le nouveau guide HAS 2025 réorganise tout le parcours AVC : triage plus rapide, amélioration de l’imagerie en urgence, nouveaux seuils pour la thrombolyse et la thrombectomie, et renforcement du suivi post-AVC. L’objectif : réduire les délais, homogénéiser les pratiques et optimiser la rééducation et la prévention secondaire.
À l’occasion de la Journée mondiale de l’AVC, la Haute Autorité de santé publie un guide national du parcours de santé de l’adulte victime d’AVC. Objectif : réduire les délais, homogénéiser les pratiques et améliorer le retour à domicile et la réinsertion, alors que l’AVC demeure une cause majeure d’hospitalisations et de décès en France.
La HAS a adopté, le 23 octobre et mis en ligne le 28 octobre, un guide opérationnel qui balise les étapes clés depuis l’apparition des symptômes jusqu’au suivi au long cours, avec fiches et logigrammes pour les équipes. S’y ajoutent un document “usagers” et une actualisation partielle des recommandations de prise en charge précoce.
Parmi les messages phares : reconnaître immédiatement les signes évocateurs, appeler le 15 sans délai (114 pour les personnes sourdes/malentendantes), obtenir une imagerie cérébrale en moins de 30 minutes après l’arrivée et initier les traitements d’urgence (thrombolyse ou thrombectomie selon éligibilité) dans l’heure.
HAS 2025 : les nouveautés du parcours AVC
Le guide clarifie les étapes clés du parcours AVC, depuis la reconnaissance des symptômes jusqu’au suivi au long cours. Il harmonise les délais d’accès à l’imagerie, renforce les critères d’éligibilité aux traitements de reperfusion et impose une meilleure continuité hôpital-ville.
Ce qui change pour les urgences et le triage
Les équipes du 15 deviennent le point d’entrée obligatoire. La HAS rappelle que tout AVC suspect doit être orienté immédiatement vers la filière neuro-vasculaire, avec un triage prioritaire et une coordination étroite entre SAMU, SMUR et unités neuro-vasculaires.
Recommandations 2025 : prise en charge hyperaiguë
L’objectif est de réduire au maximum les délais portes-imagerie et portes-aiguille. Le guide insiste sur l’imagerie cérébrale en moins de 30 minutes, l’accès rapide à la thrombolyse et à la thrombectomie quand indiqué, ainsi que sur l’appui télé-expert neurovasculaire pour les centres non spécialisés.
Imagerie, thrombolyse et thrombectomie : les nouveaux seuils
La HAS détaille les critères actualisés : fenêtres thérapeutiques élargies dans certains cas, indications affinées selon l’imagerie, et renforcement des conditions d’accès à la thrombectomie pour les occlusions proximales.
Suivi post-AVC : rééducation, retour à domicile, prévention
Le document formalise un suivi structuré incluant rééducation précoce, dépistage des troubles cognitifs, prise en charge psychologique, éducation thérapeutique et prévention secondaire personnalisée.
Comment appliquer ces changements en pratique ?
Les établissements doivent adapter leurs protocoles : circuits d’urgence, indicateurs de délais, développement des UNV, standardisation de la rééducation précoce et renforcement du lien hôpital-ville via le médecin traitant. Les ARS sont appelées à soutenir les filières.
Pourquoi maintenant ?
La fenêtre de publication coïncide avec la Journée mondiale de l’AVC (29 octobre) et avec un rapport de la Cour des comptes pointant des inégalités de prise en charge selon les territoires et des difficultés persistantes sur l’amont (régulation SAMU/transport) comme l’aval (rééducation, SMR, suivi). La Cour rappelle aussi l’importance des unités neuro-vasculaires (UNV) et du pilotage régional par les ARS.
Les chiffres en France
Selon la HAS, l’AVC est première cause de décès chez la femme et deuxième chez l’homme, avec plus de 30 000 décès et 120 000 hospitalisations par an. Santé publique France estime la prévalence à 2,0 % de la population adulte en 2022 (≈ 1,09 million de personnes) et recense 30 682 décès associés la même année. La Cour des comptes évoque 160 000 hospitalisations pour AVC aigu/AIT en 2022 et 800 000 personnes prises en charge pour séquelles. Périodes et sources diffèrent mais convergent sur l’ampleur du fardeau.
Ce que change concrètement le guide HAS 2025
- Alerte et triage : appel 15 systématique ; orientation dans la filière AVC via la régulation SAMU.
- Phase aiguë : imagerie rapide (< 30 min) ; accès aux traitements de reperfusion quand indiqué ; recours à l’expertise neurovasculaire y compris par télé-consultation.
- Rééducation précoce : démarrage rapide et coordonné (kinésithérapie, orthophonie, ergo, etc.).
- Retour et vie à domicile : rôle pivot du médecin traitant dans le suivi, dépistage des séquelles (physiques, cognitives, dépressives) et prévention des récidives.
- Organisation territoriale : consolidation des UNV, coordination des transports d’urgence, optimisation des consultations post-AVC.
Pour le public et les soignants : que faire concrètement ?
- Reconnaître les signes (déformation du visage, faiblesse d’un membre, trouble du langage, vision, équilibre) → appeler le 15 immédiatement, même si les symptômes régressent. Ne pas se déplacer seul aux urgences.
- Après l’épisode aigu : suivre l’ordonnance de rééducation, revoir rapidement le médecin traitant, contrôler facteurs de risque (HTA, tabac, diabète…), envisager activité physique adaptée.
- Filières : les équipes sont invitées à s’aligner sur le guide (parcours, indicateurs de délais, continuité hôpital-ville), avec appui des ARS pour les ressources (UNV, transports, SMR).
Avertissement : Informations à visée éducative, ne remplacent pas un avis médical. En cas de symptômes, appelez le 15.
FAQ – Guide HAS AVC 2025
Quelles sont les principales nouveautés du guide HAS 2025 sur l’AVC ?
Le guide renforce la rapidité du triage, standardise les délais d’imagerie, élargit certaines indications de thrombolyse et thrombectomie et structure mieux le suivi post-AVC, incluant rééducation et prévention secondaire.
Quels délais de prise en charge faut-il respecter en 2025 ?
La HAS fixe un objectif d’imagerie cérébrale en moins de 30 minutes après l’arrivée et recommande de réduire au maximum les délais portes-aiguille et portes-thrombectomie pour limiter la perte de neurones.
Thrombolyse et thrombectomie : quelles indications selon la HAS ?
Le guide précise les critères cliniques, les fenêtres thérapeutiques et les seuils d’imagerie. Les indications peuvent être étendues, notamment au-delà de 4h30 pour la thrombolyse ou en présence d’occlusions proximales pour la thrombectomie.
Comment organiser le suivi post-AVC en 2025 ?
Il repose sur une évaluation précoce des séquelles, un accès rapide à la rééducation, un suivi structuré assurant coordination hôpital-ville et un programme individualisé de prévention secondaire.
À retenir
Un nouveau guide national HAS standardise le parcours AVC de l’adulte, de l’alerte à la réinsertion.
Appel 15 immédiat ; imagerie < 30 min ; traitements de reperfusion si éligibles.
Inégalités territoriales : la Cour des comptes appelle à renforcer UNV, transports et continuum de soins.
Charge élevée : > 30 000 décès/an, prévalence ≈ 1,09 M d’adultes (2022).
Rôle pivot du médecin traitant et rééducation précoce coordonnée.
Sources
- HAS – Communiqué “Accident vasculaire cérébral : améliorer le parcours de santé et la prise en charge des patients”
- HAS – Décision n° 2025.0239/DC/SBP (adoption du guide), décision du 23/10/2025, mise en ligne 28/10/2025.
- HAS – Guide “Parcours de santé – Accident vasculaire cérébral de l’adulte” (28/10/2025) et document usagers.
- Cour des comptes – Rapport thématique “Prévention et prise en charge des AVC” (publié 29/10/2025).
- Santé publique France / BEH – “Épidémiologie des AVC en France” (04/03/2025 ; année de référence 2022).
- World Stroke Organization – Communiqué “World Stroke Day PR” (29/10/2025).
- Image par Golda.
Dernière mise à jour : 6.12.25
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Alejandro Rojas
Masseur-kinésithérapeuteFondateur du média Première Santé, Alejandro Rojas est masseur-kinésithérapeute diplômé depuis 2005, spécialisé en kinésithérapie respiratoire. Il a exercé en soins intensifs, en pneumologie, en cabinet libéral, et travaille aujourd’hui dans un service de soins palliatifs.
